Jean-Baptiste Djebbari était l’un des invités du récent congrès Selectour en Jordanie. Sans surprise, l’ancien pilote s’est d’emblée montré « un peu peiné » par l’aviation bashing. « Ceux qui critiquaient le nucléaire il y a 20 ans critiquent aujourd’hui l’aviation », a-t-il déclaré. Or pour lui, il faut au contraire accompagner le secteur dans sa transition énergétique pour trois raisons : le transport aérien va continuer de se développer, en raison de l’émergence de classes moyennes en Asie et en Afrique ; ensuite, « contrairement à ce que pensent les décideurs politiques », les jeunes de moins de 25 ans d’aujourd’hui consomment autant l’avion que ceux d’il y a 10 ans. Enfin, « l’aviation est la seule industrie qu’on peut décarboner en franco-européen grâce à Airbus, Safran, Thalès. Sur la méthode, l’ex-ministre délégué aux Transports a ensuite manifesté son désaccord avec son successeur. Pour mémoire, l’Etat, sous l’impulsion de Clément Beaune, compte taxer en 2024 les grands aéroports afin de financer la rénovation du réseau ferroviaire. « C’est globalement une mauvaise idée », a commenté Jean-Baptiste Djebbari. En marge du congrès, nous avons fait réagir Jean-Baptiste Djebbari à l’injonction de Jean-Marc Jancovici (Shift Project) à faire 3 ou 4 vols dans une vie. Qu’en pense-t-il ? « Je n’en pense que du mal, répond-il. J’aime bien Jean-Marc Jancovici quand il rappelle les ordres de grandeur. Quand il renvoie le débat politique à sa dimension scientifique, c’est très utile. En revanche, sa proposition politique de décroissance pour tous ne se soucie pas des libertés individuelles et de ce que veulent faire les gens. C’est gênant. Et cela consiste aussi à penser que, face au réchauffement climatique, l’être humain est incapable de relever le défi de la transition. (Source : lechotouristique.com)