Les publicités de la SNCF, affirmant qu’un « voyage en train, c’est 80 fois moins de CO 2 que l’avion » sont de nature à tromper le public, estime en substance le Jury de déontologie publicitaire. Si le train est de loin le mode de transport collectif le moins polluant, l’écart n’est pas aussi important et les comparateurs de CO 2 sont à prendre avec des pincettes. Néanmoins, de gros écarts demeurent entre le comparateur de l’Ademe et celui, tout aussi officiel et plus précis, du ministère des Transports. Ainsi pour un Paris/Toulouse, le simulateur de l’Ademe avance le chiffre de 135 kg de CO2 par passager pour l’avion, contre 1,9 kg pour le TGV (et 4,9 kg pour les trains Intercités), tandis que celui de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) donne 66,7 kg de CO2 par passager pour un vol Paris/Toulouse, auxquels le site ajoute même 12,7 kg de CO2 au titre des opérations nécessaires à la production et à la distribution du carburant. Et ce, sur la base d’une consommation moyenne de 4,6 litres de kérosène aux 100 km par passager, alors que les avions les plus modernes, comme les Airbus A220 d’Air France , sont plutôt à 2,6 litres. De son côté, le comparateur de la SNCF affiche pour le même Paris-Toulouse, 1,7 kg de CO2 pour le train, en se limitant au TGV, et 77 kg pour l’avion. Toutefois, aucun de ces chiffres n’intègre le bilan carbone lié à la construction et à la maintenance des infrastructures, qui sont évidemment nettement plus importantes pour le train que pour l’avion. Une étude européenne concluait que l’impact sur l’environnement d’une ligne à grande vitesse est tel qu’il faut au moins une dizaine d’années pour compenser les émissions de CO2 produites lors de sa construction. (Source : lesechos.fr)